Témoignage de Lexie B. Pierce, 15 Juillet 1019.Lexie : Qu'est-ce que je fais ici ?
Amy Collins : Bonjour Lexie. Tu es ici pour que l'on recueille ton témoignage sur ton passé.
Lexie : Quoi ? Mais je croyais que c'était fini, cette histoire ? Pourquoi maintenant ? Ca fait tellement longtemps...
Amy : C'est vrai, mais tu étais trop petite à l'époque. Il a été décidé que nous attendrions tes quinze ans. Tu as fêté ton anniversaire il y a deux jours, alors c'est le moment. Sache que nous en avons besoin pour compléter ton dossier.
Lexie : Ah... Je... Par quoi je commence ?
Amy : Par le début, tout simplement. Tu veux que je sorte ? Il te suffit de parler dans le magnéto.
Lexie : Non, non, c'est bon, tu peux rester. Alors... Je m'appelle Lexie B. Pierce. Avant d'entrer à Cherub, je portais le nom de Beverly. Beverly Walker. Je suis née à Boston le 13 juillet 2004. Je vivais uniquement avec ma mère, Tanya Walker, pour la simple bonne raison que je n'avais jamais connu mon père, celui-ci étant parti peu après ma naissance. De ce que je peux me souvenir, je n'avais pas beaucoup de famille proche. Non, en fait je n'en avais pas du tout. Il n'y avait que ma mère et moi. Elle fréquentait très peu de gens. On avait l'habitude de vivre dans notre cocon fermé. Juste elle et moi.
Et, puis, un jour, personne n'est venu me chercher à la maternelle. Je voyais les autres enfants partir les uns après les autres, mais ma mère à moi n'arrivait jamais. Les heures ont passées. Toujours rien. Puis enfin, quelqu'un est venu. Mais ce n'était pas la personne à laquelle je m'attendais. C'était un homme qui m'était absolument inconnu. Aujourd'hui, je comprend qu'il s'agissait d'un policier. Il a expliqué quelque chose à ma mon institutrice, mais je n'entendais pas. Ensuite, il m'a emmené chez moi pour récupérer quelques affaires. Il m'a dit que je n'allais pas dormir à la maison ce soir, mais que tout allait bien se passer. Moi, j'étais anxieuse, de partir avec cet homme qui m'était inconnu, de ne pas voir ma mère, mais surtout, je ne comprenais pas.
Il s'est garé devant mon domicile. Il y avait des tas de sirènes de police, et lumières rougeoyantes. Et surtout, des tas de gens qui rentraient et sortaient. Le policier est sorti de la voiture et m'a prit par la main, avant de m'emmener sur le seuil de la porte. Il m'a dit : "Attend moi là, le temps que j'aille chercher tes affaires", et il est rentré...
(elle s'arrête, le souffle court)Amy : Tout va bien, Lexie
(elle lui prend la main), continue.
Lexie : D'accord... Il est rentré. Mais je ne l'ai pas attendue sur le seuil de la porte. Non, à la place, je suis rentrée à mon tour. Dans leur agitation, les policiers n'ont pas fait attention à moi. Je suis allée dans le salon. Et là...
(elle respire profondément) Il y avait ma mère. Elle était morte, le regard dans le vide, la bouche entrouverte, une plaie immonde sur la poitrine, et du sang qui formait une flaque autour d'elle. C'était horrible. Au début, je suis restée comme pétrifiée. Puis, après avoir réalisé, je fus prise de haut-le-coeur. J'ai rendu mon déjeuner sur les pieds d'un policier. Le premier choc passé, une peur panique s'est emparée de moi. Je me suis mise à hurler, à me débattre, à crier à tout ces gens de me laisser tranquille et de me rendre ma mère. Une femme en blouse blanche s'est approchée de moi, a brandit une seringue, et j'ai perdu connaissance.
Amy : ... Veux-tu qu'on fasse une pose, Lexie ?
Lexie : N..non, ça va aller. Je préfère le faire comme on arrache un pansement. Plus c'est fait vite, moins ça fait mal.
Amy : D'accord.
Lexie : Le jour suivant, je me suis réveillée à l'hôpital. On m'avait endormie et emmené dans une chambre pour que je me repose. Peu à peu, les souvenirs de la veille me sont revenus, et j'ai fondu en larmes. Très vite, j'ai reçu la visite d'une psychologue qui m'a expliqué la situation et a tenté de me calmer. Ma mère était morte. Mon père - que je n'avais jamais vu - avait accepté ma garde, je partais donc en Angleterre, près de Londres. Voilà, c'était fait. On me mit dans l'avion en direction de Londres.
Je vécu avec mon père pendant quelques mois. Il n'avait pas vraiment refait sa vie depuis qu'il s'était séparé de ma mère, mais néanmoins, il s'occupait bien de moi. Je n'eu pas le temps de mieux le connaître. Un soir, alors que j'étais dans la maison, trois hommes entrèrent par effraction, et l'attaquèrent violemment à l'aide de barre en métal. Je me souviendrais toujours de ce qu'ils lui ont dit. "Que croyais-tu, Evan ? On ne quitte pas comme ça l'Association. C'est l'Association qui décide quand tu la quittes !" "Allez vous faire foutre, je n'ai plus rien à voir avec ça, je me suis rangé, maintenant !" "Tu pensais pouvoir nous échapper Evan ? Comme ta chère Tanya..."
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